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Votre hôte : Jean-François Luciani

Faites connaissance avec votre hôte au travers de cet article écrit par Philippe Pierangeli dans le Magazine Isula Muntagna Hiver 2023.

Les montagnes du Niolu, terre de berger, sont parmi les massifs les plus alpins de notre île. Chaque hiver la neige les couvre d’un beau manteau blanc. Des évènements sportifs y sont organisés, comme le Trail Blanc, une course organisée par le Restonica Trail qui est une grande fête pour tous les coureurs et tous les amoureux de la montagne. Les Hivernales, est une autre belle manifestation. Organisée par la ligue Corse de la FFME elle a fait les frais, ces dernières années, du changement climatique avec des hivers parfois sans neige, ou à l’arrivée trop tardive. Espérons que cette dynamique retrouve du souffle car elle contribue et favorise le développement des activités hivernales de sport nature dans tout notre territoire. Ce déficit de neige est-il cependant la seule raison ?

Aujourd’hui l’engouement pour les espaces naturels et les pratiques sportives hivernales diverses ne faiblissent pas. Nous manquons même d’encadrants dans certaines pratiques qui explosent, comme le ski de randonnée. Il y a des axes de développement d’une économie de loisirs, cependant les structures d’accueil manquent cruellement en territoire de montagne. Il faudra faire avec le changement climatique. La montagne peut être un lieu d’accueil toute l’année si l’on met en avant d’autres pratiques existantes ou à développer. Un tourisme intra insulaire qui s’appuierait sur un volet culturel comme la création, par exemple, d’un beau musée dans le Niolu. L’autre volet, c’est bien sûr l’agrotourisme, car nos régions sont riches de nos productions de qualité. Les quelques lieux d’accueil et d’hébergement qui restent ouvert à l’année l’ont bien compris, car l’on y trouve que des produits locaux. Une démonstration qui prouve que l’économie circulaire est déjà une réalité et qu’elle ne demande qu’à se développer.

La vie n’est-elle pas finalement qu’une immense mosaïque d’instants, passés, présents et futurs qui nous construisent dans un chamboulement permanent, de souvenirs, de réalité et de projets. Un tohu-bohu souvent inconscient, par lequel s’échappent quelques images que nos proches auront cru bon saisir, au hasard du regard de moments choisis ou de situations inattendues.

Jean François Luciani, niulincu par son père, et bunifazincu, par sa mère, est né à Ajaccio où la famille s’était installée. Dès ses premières années, les week-end et les vacances scolaires, il les passait le plus clair de son temps à Casamaccioli, dans le Niolu, dans la maison familiale. À cinq ans son père l’emmène aux bergeries de Ceppu voir ses grands oncles bergers. Ils y resteront une dizaine de jours. Puis plus tard, il montera voir un autre-grand oncle berger, Jacquot, aux bergeries de Vaccaghja, toujours à proximité du lac de Ninu. Enfant, c’était un jeu de courir après les chèvres, lorsqu’il fallait aller les chercher aux quatre coins de la montagne. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare qu’il aille aider son neveu berger, à chercher les brebis en montagne. C’est la vie des « pastori », des « muntagnoli », qu’ils soient du Niolu, de l’Alta Rocca, de Balagna, du
Falasorma, du Ghjunsani, du Taravu… e di tutti rughjioni di a Corsica. Je passais un mois et parfois plus en montagne, et un jour à Vaccaghja, on a vu le GR20 arrivé, avec les agents du Parc et les pots de peinture pour faire le balisage.

Après son baccalauréat obtenu à Ajaccio, il s’inscrit à l’Université de Corse en licence de Sciences Économiques. À cette époque, il a une chambre d’étudiant à Corti, et selon l’emploi du temps, il lui arrive souvent de rentrer en courant jusqu’à Casamaccioli en passant par les montagnes : « Je prenais la vallée du Tavignani puis la maison forestière du Melu, puis les sentiers pour arriver jusqu’au village, c’était beau. La piste n’existait pas encore. Et ensuite, le retour sur Corti se faisait en courant, pour reprendre mes cours. Mon envie de courir elle m’a pris en allant avec mes oncles chercher les brebis et les chèvres. J’étais enfant et eux ils marchaient vite pour moi, alors je devais courir pour les suivre et rester avec eux. Il faut dire aussi qu’avant on n’avait pas de moyen de déplacement, donc on allait à Albertacce, Lozzi, à pied ! les jeunes, on faisait tout à pied. Ensuite je suis parti à l’armée dans les chasseurs alpins à Briançon, parce que j’aimais la montagne. En rentrant, en 1989, j’ai préparé le record du GR20.

Je travaillais à la Caisse d’Épargne, puis j’ai passé un concours pour entrer au Crédit Lyonnais, mais il fallait partir sur le continent et je n’en avais pas envie. Ensuite j’ai eu l’opportunité de rentrer au Crédit Agricole à Purtichju et j’y suis resté 10 ans.

J’allais souvent courir et je faisais aussi du kayak car on m’avaient parlé du Corsica Raid. Ça devait être en 1994. Il fallait faire du vtt, j’en faisais déjà, de la course en montagne, ça c’était bon et puis du kayak que je n’avais jamais pratiqué. Donc nous avons acheté des kayaks d’occasion qui se vendaient en fin de saison et pour m’entraîner je faisais l’aller et retour Purtichju-Aiacciu le soir souvent après le travail. Une fois je me suis même fait intercepter par les nageurs de combat parce que je m’étais approché un peu trop près de la base d’Aspretto (rires). Je mettais ma frontale pour me signaler car je rentrais souvent à la nuit, la mer était calme, un lac ! En rentrant je mangeais au Colisée et ensuite j’étais à 400m de la maison. Avec Pascal Fina
Laurent Gire, Gérard Traille et Valerie Simonet et des accompagnants, nous avons gagné le Corsica Raid deux fois d’affilée, puis l’année suivante on ne la pas fait, et on a gagné à nouveau l’année suivante. Après on a fait le Raid Gauloise en Équateur.

En 1989 je fais une première tentative de record du GR 20. J’avais dit que l’on pouvait mettre moins de 48h. Du début à la fin j’étais seul sur tout le parcours. Finalement je le fais en 46h. Ensuite, je fais les raids et je continue à courir. Il n’y avait pas beaucoup de monde qui courait en montagne. Les premières courses, avec un peu de monde, c’est l’Interlac. En 2000, je décide de tenter à nouveau le record du GR20. Je mets alors en place un cahier des charges, avec les points de contrôle, etc.. pour que ce record soit structuré et je m’entraîne sérieusement avec un cardiofréquencemétre que j’avais acheté à Montgenèvre pendant mon service militaire. Cette fois-ci je suis accompagné par Charlie Grimaldi, de Calenzana à l’Ortu di u Piobbu, puis seul jusqu’au Fer à Cheval. Ensuite il y a Mohamed Kabache, Jean Albertini, Jean Cesari jusqu’à l’Onda, Jean Eric Lanoir jusqu’à Vizzavona (on se prend une tempête de grèle !) puis c’est Pascal Fina jusqu’à Ghisoni et bocca di Verde et enfin Jean Louis Benedetti jusqu’à Bavedda et aussi Sammarcelli. Je mets 37h07 ! La nuit, je faisais une partie du parcours seul et il n’y avait personne devant, il ne fallait pas se tromper. Puis ensuite j’ai créé des chambres d’hôtes avec mon ex-femme. Je travaillais à la construction, je courais encore en même temps, et j’avais mon activité d’accompagnateur en montagne, un diplôme que j’avais passé à mes dix-huit ans « .

Pratiquant de ski de randonnée l’hiver, Jean François tient ses chambres d’hôtes ouvertes toute l’année et accueille ce nouveau public de pratiquants. Mais cette année marque sans doute un tournant en Corse, qui comme sur le continent, voit les hivers sans neige se profiler rapidement. Victime d’un accident de ski il y a 3 ans, Jean François passe par des moments difficiles et le médecin lui conseil de pratiquer le vélo régulièrement pour retrouver le bon usage de son genou. Aujourd’hui le vélo tout terrain est devenue une activité qui peut se pratiquer toute l’année en montagne, justement à cause du changement climatique qui provoque des températures clémentes et surtout l’absence de neige permet de pratiquer le vtt, même en montagne. Durant l’hiver, avec quelques outils dans son sac à dos il se met en tête de réouvrir certaines parties de sentiers du Niolu qui avaient disparu. Il n’hésite pas non plus à casser quelques rochers lorsque ceux-ci obstruent le passage.

En tout, ce sont aujourd’hui environ 200 kms dans le Niolu, qui sont praticables en continuité, entretenus par le PRNC et la Collectivitée Corse afin de conserver ces chemins qui sont un véritable patrimoine commun légué par nos aieux. Si vous perdez votre route et que vous rencontrez Jean François en montagne, alors ne vous inquiétez pas, il saura vous indiquer la bonne direction pour retrouver votre chemin et ensuite, si vous voulez admirer une des plus belle vue sur le Niolu, passez lui rendre visite à Casa Vanella, à Casamaccioli.


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Les services proposés à tous nos clients

Services

 Notre personnel est à votre écoute et vous conseille pour l'organisation de votre séjour.

 Un parking fermé est à votre disposition.

 Une borne est disponible pour la recharge de vélos.

 Un petit abri couvert est spécialement dédié à nos amis motard et cycliste.

Confort

 C'est avec plaisir que toute l'équipe de notre maison d'hôtes vous accueille 7j/7 et tout au long de l'année.

 Profitez tous les matins de notre petit déjeuner buffet dans sa salle dédiée.

 Des boissons et snacks sont disponibles à la demande.

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Prestations de la maison d'hôtes
  • Wifi
  • TV
  • Bagagerie
  • Machine à café
  • Petit-déjeuner inclus
  • Bar
  • Table d'hôtes
  • Accueil
  • Remise des clefs
  • Parking fermé
  • Borne de recharge vélo
  • Abris vélos
  • WC
Paiement acceptés
  • Espèces
  • Virements
  • Chèques
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